Arnaud de Cervole (vers 1320 dans le Périgord – 25 mai 1366) dit l’Archiprêtre, est un homme de guerre de la guerre de Cent Ans, un célèbre chef de grandes compagnies, partisan français.
Né à St.Mary aux environs de 1320, de Foulques Régnaud, chevalier, Seigneur de St-Mary et de sa deuxième femme, Pétronille de Chataigner, dame de Cervole, fief situé aux environs de Savignac les Eglises, en Périgord A titre héréditaire Arnaud de Cervole était archiprêtre de Vélines dans l’Evéché de Périgueux. Il en percevait les revenus, comme laïc au titre de l’inféodation. Plus attiré par le brigandage que par la prière il est reconnu clerc indigne en 1347, son bénéfice lui est retiré mais il continuera à porter le titre d’Archiprêtre dans les actes officiels. Vers le début de 1350. L’Archiprêtre se fait rapidement un nom dans le monde des mercenaires en se spécialisant dans la prise des châteaux par escalade.
L’Archiprêtre fut un brigand, dans le sens médiéval du mot, Il fut un « pilleur et robleur », à l’imitation de tous les gens de guerre de l’époque, tels Du Guesclin ou Jean Chandos. Son ascension fulgurante, malgré son état de petite noblesse, a étonné ses contemporains ; ses succès étaient dus principalement à son état de chef de compagnie.
La guerre de cent ans lui permet de s’enrichir et d’accumuler des titres, le roi Jean le Bon assigne une rente de 200 livres à Arnaud de Cervole, écuyer, en récompense de la part qu’il a prise au recouvrement de châteaux. Le roi le nomme capitaine de Beaumont-le-Roger et chambellan de France.
Il combat en 1356 du coté français, à la bataille de Poitiers, où il est fait prisonnier et est discrètement libéré.
En 1357, Arnaud de Cervole se marie avec Jeanne de Graçay, veuve d’André de Chauvigny, tué à la bataille de Poitiers.
Il lève, après la bataille de Poitiers, des compagnies de routiers à l’appel des seigneurs de Caromb, d’Amiel et Raymond IV des Baux pour une expédition, en Provence, terres d’Empire, où ces puissants seigneurs sont en lutte avec leur souverain, le Roi de Naples. le Pape à Avignon le comble d’honneurs et d’argent pour le voir s’éloigner de la Provence et du Comtat. Il quitte cette région à la fin de septembre 1358 pour aller, protéger le Nivernais et le Berry contre les ravages d’un autre chef de bandes, Robert Knolles (ou Canolles). Il fut molesté sans raison par les habitants de Nevers qui l’accusaient de trahison. Echappé des mains des Nivernais, il rejoignit ses troupes, s’empara de Nevers par surprise, la fit piller par ses soldats et lui imposa une rançon de 60.000 deniers d’or.
En 1359, le conseil du roi lui confie la garde du Berry. Il devient administrateur de la baronnie de Graçay. Le Dauphin Charles l’attire à son service mais, après la paix de Brétigny (1360), Cervole rassemble de nouveau ses routiers, et force le comte de Nevers à traiter avec lui. Il revient ensuite combattre pour le roi Charles V pour repousser les Tard-Venus.
L’hiver 1362 il investit la maison forte de Bussy-la-Pesle.
La lutte contre les compagnies est l’un des enjeux majeurs du retour de Jean le Bon. Ce dernier tente d’utiliser les unes contre les autres. Ainsi, en 1363, Philippe de Bourgogne futur premier Duc de Bourgogne Valois, prend à son service Arnaud de Cervole, dont il est parrain du premier fils1. Cette stratégie se révèle désastreuse et se termine par la défaite de Brignais où les troupes levées par le roi sont mises en déroute par les compagnies
A la bataille de Cocherel, 16 mai 1364 Arnaud de Cervole, négocie avec les Navarrais puis quitte le champ de bataille en prétextant ne pas vouloir combattre ses anciens compagnons. Philippe le Hardi doit employer toute sa science de la diplomatie pour calmer la colère de Charles V.
En 1364, il est marié à la veuve du seigneur de Chateauvillain tué à la bataille de Poitiers.
En 1365, le duc de Bourgogne lui propose de conduire les grandes compagnies en croisadecontre les Turcs en Hongrie (pour faire sortir les compagnies du royaume de France). La croisade a le soutien du Pape qui cherche à se débarrasser des compagnies et celui de l’empereur Charles IV. L’Archiprêtre part avec une armée qui ne dépasse pas Strasbourg mais ravage la Lorraine, les Vosges et les bords du Rhin.
Au début de 1366, il s’enrôle dans la croisade qu’organisait Amédée VI comte de Savoie. Il rassemble ses gens et se met en route. Le 25 mai 1366, il est tué par un de ses soldats alors que son armée campe près de Mâcon, avant de passer la Saône.
Il portait les titres de seigneur de Châteauvillain, sire de Châteauneuf-sur-Charente, de Concressan et de Levroux au moment de sa mort.